À Reykjavik (Islande). – Dix points. Après six matches dans ces éliminatoires de l’Euro 2024, le Luxembourg a déjà égalé son record de points, qui datait de la campagne 1996. Mais, contrairement à la troupe de Luc Holtz, la génération des Hellers, Strasser et autre Langers, n’avait, elle, jamais été dans la course à la qualification dans un groupe qui comprenait notamment les Pays-Bas et la République tchèque.
Or, depuis leur victoire (3-1) du mois dernier acquise face aux Islandais, les Roud Léiwen d’aujourd’hui ne s’en cachent plus: la deuxième place de leur groupe J, synonyme de qualification pour l'Euro 2024, est devenue leur objectif. C’est dire si le double rendez-vous qui se profile d’ici lundi soir – Islande ce vendredi, Slovaquie trois jours plus tard - est important.
Money time
«Il ne reste que quatre matches dans ces qualifs, on aborde le money time», avait expliqué Paul Philipp, le président de la fédération, en milieu de semaine, recyclant ainsi à sa sauce cette expression du basket américain évoquant les trois ou quatre dernières minutes d’un match serré, moment où les plus gros salaires d’une équipe doivent prouver pourquoi ils sont justement les mieux rémunérés.
Une expression qui colle sans doute d’autant mieux à la situation actuelle du Luxembourg que son sélectionneur, Luc Holtz, a décrété l’union sacrée au sein de son groupe. En rappelant ceux qui avaient été évincés (Gerson Rodrigues et Olivier Thill) mais qui étaient jusqu’à leur mise à l’écart des tauliers de cette sélection.
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«Nous avons besoin de toutes les ressources disponibles afin de réussir un éventuel exploit», avait martelé un Luc Holtz qui se trouve avec une série de beaux défis devant lui à l'aube de ce week-end. Le principal étant de parvenir à gérer deux matches d’une telle intensité en si peu de temps. «Je dois réussir à trouver l'équilibre pour qu’on soit performant 100 minutes demain, puis 100 autres lundi» reconnaissait-il ainsi ce jeudi en conférence de presse. Ce qui s’annonce tout sauf simple quand on connait l’étroitesse d’un groupe qui n’apparaît pas non plus à 100%.
Rodrigues et Olesen sont très bien physiquement sur ce que j'ai pu voir. Mais les voir jouer deux fois 90 minutes me paraît compliqué
Luc Holtz
sélectionneur luxembourgeois
En manque de rythme
Aux forfaits de Florian Bohnert et d’Yvandro Borges - dont on a appris hier qu’il devrait être absent entre quatre et six semaines, ce qui met donc déjà en péril sa participation au rassemblement de novembre - s’ajoutent une série de joueurs en manque de temps de jeu. Ainsi, Gerson Rodrigues, de retour de blessure, n’a plus joué depuis début septembre. Danel Sinani non plus, puisque son entraîneur à St. Pauli le maintient sur le banc. Sans oublier, entre autres, un Laurent Jans qui revient également de blessure ou un Mathias Olesen qui a rejoué, ce week-end avec Cologne, ses premières (quinze) minutes depuis le dernier rassemblement.
Cela fait beaucoup, même si Holtz s’est voulu rassurant, en expliquant que «Rodrigues et Olesen sont très bien physiquement» sur ce qu’il a pu voir. «Leur absence des terrains leur apporte peut-être même un supplément de fraicheur» a-t-il tenté, avant d’ajouter à propos du meilleur buteur de l’histoire de la sélection: «Je suis persuadé qu’un garçon comme Gerson n’a pas besoin de jouer toutes les semaines. Il possède cette capacité à hausser son niveau sur un ou deux matches.»
Luc Holtz n’étant pas forcément un adepte de la «méthode Coué», on aurait tendance à le croire. Reste à voir quel temps de jeu ce petit monde a dans les jambes. «Deux fois 90 minutes, cela me paraît compliqué… », confesse (en évoquant le duo Rodrigues-Olesen) un sélectionneur qui va devoir aussi «gérer les suspensions éventuelles». Cinq cadres (Lars Gerson, Enes Mahmutovic, Lars Gerson, Marvin Martins et Laurent Jans), dont quatre défenseurs, sont menacés et manqueront le match face à la Slovaquie en cas de carton jaune ce vendredi.
Une température ressentie de -6 degrés au coup d’envoi
Mais plus encore peut-être que l’état de son groupe, ce qui semblait préoccuper le sélectionneur, ce sont les conditions de jeu que ses hommes retrouveront ce vendredi au Laugardalsvöllur, le stade de la sélection nationale islandaise. Car en quittant le Findel pour Reykjavik mercredi, la délégation luxembourgeoise n’a pas seulement pris 18 degrés dans la vue (de 22 à 4 degrés), il a aussi dû faire face à un changement total de climat. Et notamment un vent polaire à décorner les bœufs.
Ce dernier devrait encore souffler ce vendredi à l’heure du coup d’envoi (fixé à 18h45 à Reykjavik, deux heures plus tard au Luxembourg), alors qu’on annonce un thermomètre à 0 degré mais une température ressentie de -6. Les Roud Léiwen ont d’ailleurs eu droit à un avant-goût de leur soirée lors de l’entraînement de veille de match, avec quelques flocons de neige en prime...
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«Tout cela va conditionner cette rencontre», résume Luc Holtz. «De la volonté et une mentalité exemplaire, voilà la base dont nous avons besoin si on veut forcer un résultat ici.» Un résultat qui n'est pas obligatoire dans l'optique de la qualification ... tant que le Portugal bat la Slovaquie ce vendredi soir.
Mais, après la gifle (9-0) reçue à Faro lors du dernier match, un comportement apathique ferait mauvais genre à quelques heures de «la finale pour la deuxième place» disputée lundi face aux Slovaques.
En face, les Islandais abattront, eux, leur dernière carte dans ce groupe J. Ils n’ont pas encore digéré leur défaite au Stade de Luxembourg début octobre et surtout le penalty du 1-0 accordé par la VAR. «Nous devons prendre notre revanche et je pense que les garçons sont prêts pour ça», a ainsi martelé leur sélectionneur norvégien, Åge Hareide, ce jeudi. Pour le Luxembourg, l’effet de surprise ne fonctionnera plus. Pour ne pas repartir les mains vides de l’extrême Nord de l’Europe, il faudra des Vikings. Des Vikings luxembourgeois.
La Turquie leur entrouvre la porte de la Ligue des Nations
On le sait, si le Luxembourg ne se qualifie pas pour l’Euro via ces éliminatoires, une autre porte d’entrée existe: la Ligue des Nations. Pour l’heure, les hommes de Luc Holtz ne sont pas conviés aux play-offs de cette compétition disputés (en mars prochain) par quatre équipes et qui attribueront un des derniers tickets pour le rendez-vous continental. Mais cela peut changer. Ainsi, si un des quatre participants prévus (Turquie, Grèce, Géorgie et Kazakhstan) parvient à se qualifier directement pour le Championnat d’Europe via les éliminatoires, le Luxembourg prendra alors sa place. Et se retrouvera donc à deux matches de son premier tournoi majeur.
Or, ce jeudi soir, la Turquie a effectué un grand pas dans cette direction en allant s’imposer (0-1) en Croatie. Les rencontres programmées dimanche dans ce groupe D pourraient déjà être décisives…
Le groupe J (après 6 journées)
Ce vendredi
20h45: Islande - Luxembourg ; Portugal - Slovaquie ; Liechtenstein - Bosnie-Herzégovine
Le classement
Portugal, 18 points
Slovaquie, 13
Luxembourg, 10
Islande, 6
Bosnie-Herzégovine, 6
Liechtenstein, 0
Author: Joseph Chen
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